[Inner.Asylum] / Chapitre 2: Truth

Elle m a retiré ce truc de la tete, et le baillon aussi, mais elle a gardé les liens à mes poignets et mes jambes. J ai soupiré un bon coup, mais ça ne m a pas rendu mon souffle pour autant.





Je l observe de haut en bas et je me rappelle un peu mieux de tout, même si ça ne m aide pas davantage a saisir la situation. J'ai devant moi une teigneuse à gros seins en tenue cuir-cuir-moustache à qui il ne manque que le fouet pour faire définitivement fétichiste. Elle me regarde avec un air oscillant entre le mépris et l indiférence.

"Vous êtes qui au juste? C'est quoi ce délire?"


Elle pose un genoux à terre pour se mettre à ma taille et m'avertit d'un ton glaçant :



"Bon, écoute bien. Et concentre toi. T'as pas intérêt a te mettre à penser à tes trucs dégueu sur moi pendant que je te cause parce que crois moi, je le saurais. Et je ferais ta fête, et pas comme t aime, sale puceau!"

J'avale ma salive, abasourdi. Cette fille parle comme si elle savait tout de moi.Je ne réplique pas et la laisse poursuivre.

"Tu t'appelles Kim'Ichi Endo. Tu es né à Tokyo, il y a 19 ans, un 24 décembre. Tu ne sais rien de tes parents, tu as toujours vécu seul dans ce studio avec l'argent que ceux-ci t'envoyaient pour vivre. Tu es passionné d'informatique, de jeux vidéos, de mangas et d'animes. Les personnes avec qui tu es associé se limitent à ceux avec qui tu discutes sur les forums, ton meilleur ami Lucky rencontré sur Internet et le type qui tient la superette en bas de chez toi à l'époque où tu ne te faisais pas encore livrer toute ta bouffe, sans oublier le livreur et le facteur. Lorsque tu étais au lycée, tu étais amoureux d'une fille mais tu ne te souviens plus de son nom maintenant. Les seules filles pour qui tu éprouves encore des sentiments maintenant sont en deux dimensions sur les écrans, en trois dimensions lorsqu'il s'agit des figurines que tu achètes à des sommes astronomiques..."

Elle poursuit cruellement l'énoncé de ma vie pathétique alors que j'écarquille les yeux. Jusqu'à quel point peut on connaitre quelqu'un...?



"...Tu crois qu'il existe bel et bien un fil rouge du destin. Tu penses que tout est lié, que tout est écrit. Tu crois en l'existence d'un monde parallèle...

-Mais...Stop, bordel...! Je... J'ai pas envie d'entendre un résumé de ma vie...!

-Tu penses que ça suffit. Soit. J'avais pas fini, mais comme tu préfères.

-Vous allez finir par me dire qui vous êtes oui ou merde?..."

Elle se relève.



"Qui je suis...Cela n'a pas grande importance. Ce qui en a, c'est qui TU es.

-Et qui je suis, alors?? Et recommencez pas votre monologue, ça m'aide en rien!!"


Elle soupire.


"Tu veux du concret? En voilà. Tu m'appartiens."





"Je t'ai créer de toute pièce de là où je viens il y a très longtemps, sachant que tu serais la meilleure cachette dans l'univers si les choses se compliquaient. Toute ta vie, tes désirs, tes regrets, tes souffrances, je les ai mis en place. Ton univers entier a été paramétré par moi. Et maintenant, je vais rester cacher ici jusqu'à ce que je trouve un meilleur plan."


...Attendez.


QUOI??


"Mais...C'est quoi ce délire? Vous croyez que je vais croire un truc aussi gros?

-Tu as toujours cru à ces trucs là. Je le sais, puisque j'ai choisi qu'il en soit ainsi. Je ne me serais pas encombré d'un type terre-à-terre que j'aurais du séquestrer jusqu'au bout pour rester bien cachée. Tu ne sors jamais de chez toi. Personne ne s’inquiétera de ne plus te voir. Cela fait un an que tu n'as pas revu ton meilleur ami car il est parti en voyage avec sa petite amie, et il te donne peu de nouvelles. En plus, avec le mensonge que tu lui a sorti il y a un an sur ta prétendu petite amie , il ne te croira sûrement pas si tu lui sors que tu as une voyageuse de l' "espace" qui squatte chez toi en ce moment."


Je reste bouche bé. Elle me fixe sans en rajouter. Je la regarde avec un air déterminé et gronde:



"Alors, c'est ça...? Vous pensez que vous pouvez user de ma vie comme ça?... Si ce que vous dites est vrai...Vous m'avez VOULU aussi pathétique?...Et mes parents, c'est des conneries en fait, ils existent pas?...

-C'est exact.

-Mes souvenirs...C'était que...De la manigance! Vous croyez que vous avez le droit, tout ça parce que vous en avez le pouvoir, de créer des gens pour les utiliser comme des objets?? Je vous laisserais pas faire!!"



"...Tu peux donc me réserver quelques surprises. Je pensais pas que tu serais du genre à me sortir des discours de héros de Shonen. Mais bon. Ca ne change absolument rien. Je t'utiliserais, puisque t'as l'air de tenir à ce terme, autant que ça me chantera. Vu?"

Elle me tourne le dos et fais quelques pas pour sortir de la pièce. Je l'interromp en criant.



"Attendez, vous allez où là??

-Je vais dans la pièce d'à coté. J'ai à faire.

- Vous me détachez même PAS??

-Tu sembles trop instable pour le moment. Tu serais bien capable de te barrer de chez toi quand j'ai le dos tourné, et ça m'arrangerait pas. Il faut que tu restes tranquille pour le moment."



Elle s'en va sur ces mots. J'entend même un cliquetis. La garce, elle a posé des verrous...
Je baisse les yeux sur le sol. Je ne tremble plus. Mais je suis pétrifié, et frigorifié d'effroi face à l'insurmontable vérité.